Arpenter Karuizawa à vélo
Sur un plateau situé à 1000 mètres d’altitude, Karuizawa est une parenthèse rafraîchissante d’air pur qui possède sa propre gare shinkansen, à seulement 1h15 de Tokyo. Mais une fois arrivé en gare, les nombreux points d’intérêts sont plutôt éloignés les uns des autres. Une bonne manière d’explorer Karuizawa est donc de louer un vélo, normal ou électrique, ce que proposent de nombreuses enseignes dès la descente du train.
Louer un vélo à Karuizawa
Louer un vélo à Karuizawa, rien de plus simple. Il n’y a que l’embarras du choix parmi les différents loueurs installés dès la sortie nord de la gare shinkansen et le long de l’avenue qui mène à Karuizawa Ginza. Quelque soit l’endroit, les tarifs et la prestation sont similaires – compter environ 1000 yen par jour pour un vélo classique, ou 3000 yen pour un vélo électrique. La deuxième option peut se révéler utile, car même si les distances restent courtes, Karuizawa est à flanc de montagne et possède de nombreux faux plats.
La ville à vélo est très agréable, et quasiment tous les chemins, même les petites allées, sont goudronnés. Les loueurs de vélo offrent en général un plan sur lequel les points d’intérêts sont indiqués, ainsi qu’un itinéraire conseillé de découvertes.
L’étang Kuroba et l’hôtel Manpei
La première étape, la plus proche de gare et l’une des plus impressionnante, est l’étang Kumoba, l’un des lieux les plus réputés de l’automne de Karuizawa. Les arbres flamboyants se reflètent alors sur les eaux calmes. Un parking à vélo est disponible juste à l’entrée du secteur – ce qui permet de laisser son vélo le temps de faire le tour de l’étang à pied. Kumoba est immanquablement visité par l’Empereur du Japon, à chaque fois que celui-ci se rend à Karuizawa.
Avoir un vélo permet ensuite de rejoindre l’Hôtel Manpei qui, même si vous n’y séjournez pas, mérite amplement le détour. La route étroite qui mène en longeant une petite rivière est aussi fameuse que la façade de l’établissement, où John Lennon a séjourné quatre ans. Lui-même, avec Dean et Yoko, arpentait ce bout de Japon à vélo en famille.
Le tour des églises de Karuizawa
Dans le même secteur, hormis l’avenue Ginza qu’il vaut mieux garder pour un moment shopping plus tard, en déambulant à pied, il ne faut pas rater l’église catholique Saint-Paul et la chapelle mémorielle d’Alexander Shaw. Le missionnaire canadien était l’un des premiers à apprécier les bienfaits de la ville du plateau, à 1000m d’altitude, dès 1888.
L’autre lieu célèbre de Karuizawa, de concert avec l’étang Kumoba et tout aussi réputé pour ses couleurs d’automne, est justement une autre église. L’église Kogen, sous la frondaison jaune des arbres en automne, est un lieu bucolique, très prisé des jeunes japonais qui se marient. Tous les jours de l’année, il n’est pas ainsi rare de croiser des couples en tenue traditionnelle, en pleine séance photo saisonnière.
Salle de débats et de réflexion perdue dans la nature montagnarde, à l’origine, l’église n’était pas un lieu sacré à sa fondation. En 1921, elle était la création d’Uchimura Kanzo, évangéliste japonais au cœur de l’élite intellectuelle japonaise d’avant-guerre. La future église Kogen était alors le lieu de rassemblement des milieux pacifistes et cultivés du Japon.
L’ancien hôtel Mikasa au pied du Mont Asama
La dernière étape d’une après-midi a vélo sera peut-être l’ancien hôtel Mikasa, sur le flanc du Mont Asama dont le sommet arbore ses premières neiges à l’automne – mais il restera beaucoup à faire pour les plus sportifs, par exemple du côté du musée d’art moderne Sezon, situé encore un peu plus haut au-delà de l’église Kogen.
L’ancien hôtel Mikasa (400 yen, ouvert tous les jours de 9h à 17h) est situé tout en haut de la rue du même nom, un beau faux plat célèbre pour son allée centrale arborée. Dès son ouverture en 1906, il était le lieu de sociabilisation de la station huppée de Karuizawa, fréquenté par l’élite, y compris des membres de la famille impériale. Fermé en 1970, il se visite désormais pour se projeter dans l’effervescence de cette époque et découvrir son atmosphère unique, entre culture européenne et tradition japonaise.