Karuizawa est une retraite populaire depuis le début de l’ère Meiji, à la fin du XIXe, quand les premiers résidents étrangers du Japon ont commencé à s’y rendre régulièrement. Les riches Japonais et les intellectuels, initiés au manières occidentales par des voyages en Europe, ont suivi d’un même mouvement – ce qui a définitivement ancré la mode des séjours luxueux au cœur de la nature de Karuizawa.
Établissements de prestige à Karuizawa
L’un des établissements mythiques de Karuizawa, l’ancien hôtel Mikasa, n’est plus ouvert au réservations depuis longtemps. Mais il se visite, et permet de se projeter dans cette atmosphère de l’ère Meiji – quand le Japon intellectuel parlait allemand, anglais ou français et s’inspirait des mœurs de l’Ouest. Il rappellera les hauteurs de Kobe ou les flancs du Mont Hakodate à Hokkaido, pour les mêmes raisons.
Si les caractères du nom de l’hôtel, accroché en façade au dessus de l’entrée principale, se lisent traditionnellement de droite à gauche, le reste de l’établissement se rapproche bien plus d’un luxueux hôtel alpin de la même époque, en France ou en Suisse. Tout en boiserie, et avec le confort moderne – des sanitaires et des salles de douches chauffées, l’hôtel huppé proposait également des chambres avec du beau mobilier et de vrais lits, ainsi qu’un réseau d’eau qui alimentait tout le bâtiment.
L’un des autres lieux mythique de Karuizawa, qui compte principalement des hôtels à l’occidentale – même pour les plus anciens – est l’Hôtel Manpei. Situé lui-aussi dans la nature mais plus près de l’artère principale, l’établissement luxueux est célèbre comme la résidence d’été de John Lennon entre 1976 et 1979. Une preuve de plus de l’attrait discret et raffiné de la station, si besoin était.
L’Hôtel Manpei, toujours ouvert, est un but de promenade en soi, en suivant une petite rivière dans les sous-bois de Karuizawa.
Le ryokan Tsuruya à Karuizawa
Parmi les nombreux établissements de Karuizawa, se trouvent également quelques ryokan à l’histoire encore plus ancienne, puisqu’elle remonte à l’époque Edo, avant l’ouverture du pays alors que la ville n’était qu’une étape sur le Nakasendo. L’un d’entre eux se trouve au plus près de l’ancienne voie de communication, à l’extrémité est de l’avenue Karuizawa Ginza. Avant de devenir une auberge traditionnelle, l’Hôtel Tsuruya était une maison de thé où les riches voyageurs d’antan s’arrêtait pour se ressourcer.
Très bien situé au cœur de Karuizawa, il est idéal pour une escapade de quelques jours (Karuizawa n’étant qu’à 1h15 de Tokyo en shinkansen, le train rapide japonais). Il offre des chambres à la japonaise et à l’occidentale, et comme tous les ryokan, possèdent des bains thermaux qui sont parfaits pour se détendre après une journée de découvertes. De plus, le personnel est anglophone et l’anglais est utilisé quotidiennement – même dans les menus du restaurant. Ce qui fait de Tsuruya une bonne porte d’entrée pour découvrir l’univers des ryokan.
L’un des points d’orgue d’un séjour à Tsuruya reste les repas. L’hôtel sert de la cuisine kaiseki, la cuisine traditionnelle des ryokan, qui consiste en une succession de plats classiques de la gastronomie japonaise. Le menu raffiné change quotidiennement, mais les sashimi de thon rouge, le bœuf Wagyu et les tempura sont toujours servis, accompagnés d’une entrée de saison, d’un poisson et d’un dessert au choix.